L’annonce de la possible démolition de La Spirale, tour panoramique créée pour l’Expo 67, fait éclater un nouveau débat sur le patrimoine montréalais. Craig Sauvé, chef de Transition Montréal et candidat à la mairie, dénonce cette décision, estimant qu’il s’agit d’un signe préoccupant de l’abandon de la mémoire collective au profit de la privatisation silencieuse des symboles de la ville.
Un héritage menacé après des années d’inactivité
La Spirale, fermée depuis 2018 pour raisons techniques et sécurité, n’a jamais rouvert après la pandémie. Baptisée « symbole de l’Expo 67 », elle a vu près de huit millions de visiteurs découvrir Montréal du haut de ses 100 mètres, gravissant le mât rouge devenu repère dans le paysage de La Ronde. Selon la direction du parc, sa restauration demanderait des investissements majeurs, difficiles à justifier dans le contexte actuel.
L’impact de la privatisation : le cas Six Flags
La Ronde, vendue au groupe américain Six Flags en 2001, se trouve sous bail jusqu’en 2065. Craig Sauvé souligne que la privatisation de sites historiques, comme La Spirale, la Pitoune ou le Minirail démantelés ces dernières années, illustre l’insuffisance de protection patrimoniale. Les enjeux se répètent : bâtiments publics, édifices municipaux, notre patrimoine bâti sont abandonnés ou soumis à la spéculation.
Les attentes face aux autorités municipales
Transition Montréal exhorte la ville à revoir ses politiques de préservation, citant le plan directeur du parc Jean-Drapeau, jugé en veilleuse, et le soutien à de nouveaux projets hôteliers sur l’île Notre-Dame, parfois au détriment de la mémoire culturelle. Plusieurs autres sites, de la forge Cadieux à la Place des Nations ou l’hôpital Royal Victoria, sont aussi classés à risque par le parti.
Patrimoine moderne ou relique du passé ?
Ce débat sur La Spirale suscite chez les Montréalais un appel à l’action : faut-il préserver le témoignage architectural d’une époque marquante ou accepter le renouvellement au gré des nécessités économiques? Pour les défenseurs du patrimoine, conserver des repères historiques constitue un projet d’avenir et un marqueur d’identité locale.
La disparition de La Spirale de La Ronde n’est pas simplement une perte architecturale, mais une question de transmission de mémoire et de choix collectif pour Montréal. Alors que la Ville débat de sa politique patrimoniale, citoyens et élus rappellent l’importance d’investir dans la restauration et la valorisation des icônes urbaines.

