En pleine campagne électorale municipale, les pancartes des candidats envahissent les rues de Montréal. Mais leur installation doit respecter des règles strictes pour ne pas compromettre la sécurité routière.
Le Directeur général des élections du Québec lance un avertissement
Alors que l’affichage électoral Montréal bat son plein à l’approche du scrutin municipal, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a dû intervenir auprès des candidats et partis politiques de la métropole. Dans une lettre transmise le 3 octobre dernier et obtenue par des médias locaux, l’organisme qualifie la situation générale de l’affichage électoral de « préoccupante ».
Selon Julie St-Arnaud-Drolet, porte-parole du DGEQ, plusieurs pancartes électorales ont été installées de manière à nuire à la sécurité routière ou piétonnière. Des exemples flagrants incluent des affiches fixées directement sur des feux de circulation et des panneaux d’arrêt, créant ainsi des dangers potentiels pour tous les usagers de la route.
Une réglementation claire pour protéger la sécurité publique
La réglementation encadrant l’affichage électoral Montréal repose sur plusieurs fondements légaux. La Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (LERM) stipule clairement à son article 285.3 que les affiches électorales doivent être placées de façon à ne pas entraver la circulation routière, éviter toute obstruction visuelle par rapport à la signalisation routière et ne pas compromettre la sécurité routière ni publique.
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable impose également des exigences techniques précises. Pour les affiches installées sur des structures de signalisation, une hauteur minimale de 2,1 mètres au sol doit être respectée. Cette norme vise à éviter toute entrave visuelle pour les usagers vulnérables, notamment les piétons, les cyclistes et les personnes en situation de handicap.
Des sanctions pour les contrevenants
Le DGEQ ne se contente pas de simples rappels. Une évaluation a été menée le 8 octobre pour vérifier le respect des règles en matière d’affichage électoral. Les infractions identifiées peuvent coûter cher : chaque parti ou candidat est passible d’une amende de 500 $ par affiche non conforme.
Cette mesure dissuasive vise à garantir que l’expression démocratique ne se fasse pas au détriment de la sécurité des citoyens. Les pancartes doivent par ailleurs être retirées au plus tard 15 jours après les élections, sous peine que la municipalité ou le propriétaire des lieux ne les fasse enlever aux frais du parti ou du candidat concerné.
Les partis montréalais réagissent
Du côté de Projet Montréal, le porte-parole Simon Charron assure que le parti « se fait le devoir de faire respecter les règles d’affichage des pancartes électorales ». Le parti s’engage à rectifier immédiatement toute situation impliquant une affiche non conforme.
Ensemble Montréal affirme également veiller à la conformité de ses pancartes. « Nous replaçons celles qui ne le sont pas », précise Félix Lacerte-Gauthier, attaché de presse de la formation politique. Le parti va même plus loin en déplorant que certains militants d’autres formations abaissent volontairement leurs pancartes pour les rendre non conformes.
Un enjeu d’équité démocratique
Au-delà de la sécurité routière, la question de l’affichage électoral Montréal soulève également des enjeux d’équité entre les formations politiques. Selon certains observateurs, un affichage électoral quasi permanent pourrait avantager les partis établis disposant d’un vaste réseau de sympathisants propriétaires, au détriment des nouveaux venus sur la scène politique municipale.
Il est important de noter que les lois électorales québécoises n’encadrent pas l’affichage des pancartes avant le déclenchement officiel des élections. Cependant, les dépenses liées à leur affichage pendant cette période ne sont pas incluses dans les dépenses électorales et sont calculées au prorata.
Vers un affichage électoral plus responsable
Ce rappel à l’ordre du DGEQ intervient dans un contexte où les campagnes électorales municipales se modernisent et s’intensifient. L’affichage électoral Montréal représente un élément essentiel de la visibilité des candidats, mais il doit s’exercer dans le respect des règles de sécurité et d’équité.
Les pancartes électorales, souvent fabriquées en plastique ondulé de type Coroplast, sont réutilisables et recyclables. Des organismes sans but lucratif peuvent d’ailleurs les récupérer après les élections pour en faire des affiches, des bricolages ou d’autres constructions, contribuant ainsi à une démarche plus écologique.
La campagne municipale montréalaise se poursuit donc sous surveillance accrue, avec l’espoir que tous les acteurs politiques respectent les règles établies pour garantir une élection sécuritaire et équitable pour l’ensemble des citoyens de la métropole.

