À l’approche des élections municipales, un sujet relie tous les Montréalais : la nécessité de garantir l’accès à des aliments sains et abordables. La sécurité alimentaire, notion qui sous-tend l’équité et l’inclusion sociale, ne saurait être reléguée au second plan.
La sécurité alimentaire : au cœur des besoins citoyens
Malgré un ralentissement récent de l’inflation, les demandes d’aide alimentaire ont atteint des sommets inégalés à Montréal, tout comme ailleurs au Québec. Près de 2 millions de personnes fréquentent chaque mois les banques alimentaires au pays, et la moitié d’entre elles craignent que les ressources ne suffisent plus à satisfaire la croissance des besoins. Ce problème, intimement lié aux conditions économiques, impacte l’emploi, la réussite scolaire et la santé globale.
Quel rôle pour la Ville ?
Si les politiques de soutien au revenu relèvent du fédéral, la municipalité dispose de leviers puissants pour influencer l’accès à la nourriture : soutien à l’agriculture urbaine, développement de marchés locaux, intégration des enjeux alimentaires dans l’aménagement du territoire, appui aux projets de cuisines collectives et hubs communautaires.
Les systèmes alimentaires territoriaux : vers la résilience
De nombreux organismes, tels que The Depot Community Food Centre à NDG, démontrent qu’un système alimentaire communautaire robuste ne favorise pas seulement la sécurité alimentaire, mais renforce aussi la cohésion sociale, la transmission des savoirs, l’économie locale et la transition écologique. Cependant, sans infrastructures adaptées et sans financement pérenne, ces initiatives restent fragiles et dépendent fortement de la philanthropie.
Des événements comme le Forum SAT et le déploiement des cuisines partagées par les banques alimentaires témoignent de l’importance d’unir institutions publiques, partenaires communautaires et citoyens derrière une vision territoriale pour faire de l’accès à l’alimentation un droit réel et effectif pour tous.
Miser sur l’innovation locale et l’engagement citoyen
Face à cette urgence, des solutions se dessinent : marchés solidaires proposant des prix adaptés aux capacités de chacun, jardins collectifs en milieu urbain, ateliers de cuisine, événements communautaires, et collaboration intersectorielle. Des voix s’élèvent pour que la prochaine administration s’engage à pérenniser l’infrastructure de ces initiatives et à rendre chaque quartier acteur de son autonomie alimentaire.
Faire de la sécurité alimentaire une priorité municipale à Montréal, c’est choisir de bâtir une métropole inclusive et résiliente où nul n’est oublié. Au-delà de la lutte contre la faim, il s’agit de garantir à chacun le droit fondamental à une alimentation digne.
