Montréal affiche plusieurs avancées dans son plan stratégique 2030, mais la route vers ses grands objectifs demeure incertaine.
Le plus récent bilan fait état d’une baisse des émissions de gaz à effet de serre (-24 % depuis 1990), d’une diminution des fuites d’eau (-41 % entre 2021 et 2024) et de la plantation de plus de 238 000 arbres. La Ville a aussi consolidé des espaces verts, notamment dans le Grand parc de l’Ouest, et renforcé son réseau cyclable avec 97 km de nouvelles pistes.
Cependant, les défis restent considérables. Le captage des biogaz et l’abandon du mazout ont permis des gains, mais les transports et procédés industriels continuent de peser lourd dans le bilan. Pour atteindre la cible de réduction de 55 % des GES d’ici 2030, « un décuplement des efforts » est nécessaire, prévient le Conseil régional de l’environnement de Montréal.
La canopée, quant à elle, a reculé de 23,4 % à 21,4 % en six ans, notamment à cause de l’agrile du frêne. Du côté des infrastructures, les pertes d’eau potable représentent encore 17 % du réseau et le déficit d’entretien passera de 3,6 à 4,4 milliards $ d’ici 2034.
En matière de mobilité, la tendance est encourageante : l’usage du vélo a explosé (+357 % de déplacements BIXI depuis 2020), le transport actif gagne du terrain (+25 %), et l’auto ne représente plus que 49 % des déplacements.
Sur le plan social, 1000 logements sociaux ont été acquis et plus de 10 000 inspections de salubrité réalisées en 2024. Mais avec plus de 56 000 ménages consacrant la moitié de leur revenu au logement, les besoins dépassent largement les actions entreprises.
Enfin, malgré une participation citoyenne accrue, l’opposition municipale dénonce un manque d’écoute et de transparence dans plusieurs dossiers stratégiques.
En somme, Montréal a franchi des étapes importantes, mais reste encore loin de ses ambitions écologiques et sociales pour 2030.

