La hausse continue des prix alimentaires force les Montréalais à revoir leurs habitudes d’achat. Selon une chronique économique diffusée sur 98.5 FM, le coût de la nourriture a bondi de près de 28 % depuis 2019, entraînant un recul marqué des diètes spécialisées comme le végétarisme et les options sans gluten.
Une inflation alimentaire qui frappe dur le portefeuille des Québécois
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les Québécois sont 80% à avoir constaté une hausse significative des prix à l’épicerie au cours de la dernière année. L’Université Dalhousie révèle dans son récent Indice de consommation alimentaire que les Canadiens déboursent désormais en moyenne 310$ par mois pour leur épicerie, auxquels s’ajoutent près de 200$ en restauration.
Plus inquiétant encore, les consommateurs anticipent une nouvelle inflation alimentaire de plus de 10% pour les 12 prochains mois. Cette perspective pessimiste pousse de nombreux ménages montréalais à repenser complètement leur stratégie d’achat.
Le recul des diètes spécialisées : un phénomène économique
« Ce qu’on observe, c’est que les diètes spécialisées, souvent plus dispendieuses, sont en perte de vitesse », explique Isabelle Thibeault lors de sa chronique économique. Les produits végétariens, biologiques et sans gluten, traditionnellement plus coûteux, voient leur popularité décliner face aux contraintes budgétaires.
Cette tendance contraste avec les données de recherche Google qui montraient encore en février 2025 une hausse de 39% des recherches sur les protéines végétales. Cependant, l’écart entre l’intérêt et l’achat réel s’creuse à mesure que les prix grimpent.
Des stratégies d’adaptation pour réduire la facture
Retour aux fondamentaux culinaires
« Ce qu’on peut faire pour réduire sa facture, c’est cuisiner. Par contre, c’est un peu des compétences qui se perdent de transformer nous-même nos aliments », souligne l’experte économique. Cette approche permet de contourner le surcoût des produits transformés spécialisés.
Les astuces d’économie qui fonctionnent à Montréal
Plusieurs stratégies permettent aux ménages montréalais de réduire leur facture d’épicerie :
- Opter pour les marques maison : jusqu’à 30% d’économie sur certains produits
- Acheter en vrac : particulièrement efficace pour les légumineuses et céréales
- Profiter des aliments sur le point d’expirer : réductions moyennes de 50%
- Cultiver ses fines herbes : économie annuelle estimée à 200$
- Appliquer la politique d’égalisation des prix entre les différentes chaînes
L’impact sur les habitudes alimentaires montréalaises
Une consommation de viande en baisse forcée
Paradoxalement, la hausse des prix pourrait involontairement favoriser une alimentation plus végétale. « Qu’on soit végétarien ou flexivore, ça reste vraiment une excellente façon de réduire sa facture », note Isabelle Thibeault. Les légumineuses et céréales restent des options économiques face à la viande dont les prix explosent.
L’essor des circuits courts et de la fermentation maison
Face à l’inflation, 28% des ménages québécois se tournent vers la fabrication maison de kombucha ou de choucroute, générant des économies de 30% sur les frais alimentaires. Cette tendance DIY répond à la fois aux contraintes budgétaires et au désir de contrôler la qualité des aliments.
Perspectives 2025 : vers une alimentation de crise ?
L’année 2025 s’annonce difficile pour les consommateurs montréalais. Les experts prévoient que l’alimentation deviendra « la principale source d’inquiétudes » budgétaires des ménages. Cette pression économique pourrait redéfinir durablement les habitudes alimentaires de la métropole.
Les diètes spécialisées, autrefois symboles de choix de vie conscients, deviennent progressivement un luxe réservé aux ménages les mieux nantis. Cette évolution soulève des questions sur l’accessibilité d’une alimentation de qualité pour tous les Montréalais.
La solution pourrait résider dans un retour aux méthodes traditionnelles : cuisiner davantage, privilégier les produits locaux de saison et développer ses compétences culinaires pour transformer efficacement les aliments de base en repas nutritifs et savoureux.
