À quelques jours des élections provinciales, un sondage révélateur soulève des préoccupations importantes concernant l’engagement du gouvernement québécois envers les adolescents. En marge de la 28e édition de la Semaine des maisons des jeunes, qui se déroule du 13 au 19 octobre, le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) dévoile des données qui interpellent.
Un constat préoccupant : des efforts jugés insuffisants
Selon un sondage Léger réalisé auprès de 1 006 Québécois, environ la moitié des répondants estiment que le gouvernement du Québec n’en fait pas suffisamment pour les adolescents de 12 à 17 ans. Cette perception s’avère particulièrement marquée dans trois domaines cruciaux :
- Prévention de l’intimidation et relations interpersonnelles : 56% des Québécois jugent les efforts insuffisants
- Soutien à la réussite éducative : 54% des répondants partagent cette préoccupation
- Développement et bien-être physique et mental : 53% considèrent l’action gouvernementale inadéquate
Les maisons des jeunes : des acteurs essentiels sous-financés
Nicholas Legault, directeur général du RMJQ, lance un appel pressant aux décideurs politiques : « À un an des élections provinciales, on appelle vivement le gouvernement et les partis d’opposition à ne pas oublier les ados. Ils et elles sont des citoyens à part entière et doivent être considérés comme tels dans les décisions qui les concernent. »
Les 251 maisons des jeunes membres du RMJQ font face à un défi financier majeur. En 2024-2025, chaque MDJ a reçu en moyenne 184 284$ pour son fonctionnement global, alors que leurs besoins réels s’élèvent à plus de 736 177$. Ce manque à gagner de plus de 551 893$ par institution représente un déficit collectif de près de 139 millions de dollars.
Un impact politique non négligeable
Le sondage révèle également que 30% des Québécois prennent en compte les engagements des candidats envers les adolescents au moment de voter. Cette proportion grimpe significativement chez les parents d’enfants mineurs (38%) et les jeunes adultes de 18-34 ans (41%).
« Ce sont les électeurs de demain, et nous devons leur donner tous les outils nécessaires pour qu’ils puissent jouer ce rôle éventuellement », souligne M. Legault, insistant sur l’urgence d’agir maintenant.
Une approche globale qui peine à obtenir du financement
L’approche multidisciplinaire des MDJ, bien qu’efficace, complique l’obtention de subventions. Contrairement aux organismes spécialisés dans un domaine précis, les maisons des jeunes interviennent simultanément sur l’identité, l’inclusion, la diversité, l’autonomie et les saines habitudes de vie. Cette mission variée ne s’inscrit pas facilement dans les « cases » traditionnelles du financement gouvernemental.
Les MDJ accompagnent les adolescents dans leur parcours vers une citoyenneté critique, active et responsable, offrant un lieu d’échange propice au développement de leur plein potentiel. Avec plus de 250 maisons réparties à travers le Québec, elles représentent plus de 330 milieux de vie dédiés aux jeunes.
L’avenir se joue maintenant
Comme le rappelle le slogan de cette édition 2025 : « L’avenir de nos ados, c’est maintenant ». Face aux défis croissants que vivent les jeunes Québécois – santé mentale, intimidation, décrochage scolaire – les maisons des jeunes apparaissent comme des partenaires incontournables qui méritent un soutien à la hauteur de leur mission.
La mobilisation citoyenne autour de ces enjeux pourrait bien influencer les débats électoraux à venir et rappeler aux futurs élus que l’investissement dans la jeunesse constitue un pilier fondamental de notre société.

