La Direction régionale de la santé publique (DRSP) de Montréal a confirmé qu’un décès lié à la chaleur est survenu depuis le début de la vague de chaleur extrême qui frappe la ville depuis dimanche. Selon Tudor Matei, porte-parole de l’unité des urgences environnementales, la DRSP avait déjà enregistré cinq décès attribués à la chaleur plus tôt cette année, lors de la fin juin.
M. Matei se dit surpris par le faible nombre de décès signalés cette semaine, compte tenu des températures extrêmes, qui ont dépassé les 33 °C dimanche et lundi, et devraient atteindre 34 °C mardi. Il avance que la population pourrait s’habituer progressivement à ces conditions.
Éric Lavigne, épidémiologiste à Santé Canada, souligne que les décès liés à la chaleur sont probablement sous-estimés, car celle-ci peut aggraver d’autres problèmes de santé — comme les maladies cardiaques ou respiratoires — sans toujours être reconnue comme facteur déclencheur.
La DRSP a émis dimanche un avis demandant aux urgentologues de signaler tout décès ou hospitalisation suspecté d’être causé par la chaleur. C’est la deuxième fois cet été qu’une telle directive est donnée, après celle de juin dernier. L’année passée, une vague de chaleur avait provoqué 15 décès et 16 cas de coups de chaleur dans la métropole.
La Dre Anne-Sara Briand, responsable de la prévention des décès liés aux changements climatiques, rappelle que ces épisodes extrêmes deviennent plus fréquents, plus intenses et plus longs. Selon elle, le nombre de jours à plus de 30 °C à Montréal pourrait tripler au cours des 15 prochaines années, rendant la collecte de données et la prévention encore plus cruciales.