Un arbitrage en faveur de la liberté d’expression professorale
La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) et le Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) saluent une décision arbitrale qui vient d’annuler la suspension de huit semaines imposée à la professeure de droit Sylvette Guillemard. Cette mesure avait été prise par l’Université Laval après qu’une plainte pour harcèlement psychologique ait été déposée par une gestionnaire de la faculté de droit, Sophie Laviolette. L’arbitrage, issu d’un long processus entamé en mai 2025, conclut à l’annulation de la sanction, au versement d’une compensation et à la reconnaissance du droit des enseignants de critiquer leurs directions sans craindre de représailles.
Un droit garanti et réaffirmé par la loi
L’affaire Guillemard cristallisait la question de la liberté académique à l’heure où le Québec vient de se doter d’une Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire. Le SPUL rappelle que la possibilité pour les universitaires de critiquer leur établissement et leurs gestionnaires constitue un pilier central de la mission universitaire : « Ce n’est pas une faute : c’est un droit garanti par la Loi », souligne Maxime Coulombe, président du SPUL. Ce point a été confirmé par l’avis du Comité permanent de la FQPPU, qui estime que la dissidence ne peut être assimilée à du harcèlement, tant que les critères scientifiques et éthiques sont respectés.
Une alerte pour toutes les universités québécoises
La FQPPU exhorte désormais toutes les directions universitaires à protéger activement la liberté d’expression interne et à garantir des environnements où le débat d’idées prévaut. Elle rappelle, dans un contexte international jugé préoccupant pour la liberté académique, que le pluralisme intellectuel et la critique des institutions sont essentiels à la vitalité démocratique et à l’excellence du savoir.
Un dossier emblématique pour l’enseignement supérieur québécois
Le règlement de ce litige, qualifié de « victoire éclatante » par les syndicats, pourrait marquer une jurisprudence importante et inspirer de nouvelles pratiques de gestion dans l’enseignement supérieur. L’arbitrage intervient alors que la précarisation des personnels universitaires et les tensions sur les libertés dans le milieu académique restent des sujets brûlants dans plusieurs établissements au Québec.

