Le 54e Festival du Nouveau Cinéma de Montréal accueille une pépite de l’animation française qui promet de captiver le public montréalais. « Amélie et la Métaphysique des tubes », réalisé par Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, fait escale dans la métropole québécoise après avoir ébloui les festivaliers de Cannes et de Toronto. Cette adaptation du célèbre roman autobiographique d’Amélie Nothomb nous plonge dans les souvenirs poétiques de la romancière belge.
Un voyage visuel dans les souvenirs d’enfance
Ce film d’animation français se distingue par son esthétique impressionniste remarquable, rappelant l’univers du studio Ghibli. Les réalisatrices ont créé un univers graphique fait de taches de couleurs délicates, où l’ombre et la lumière donnent vie aux jardins japonais du début des années 1970. Avec une équipe créative de quelque 150 personnes, chaque image respire la beauté et la poésie.
L’histoire raconte les trois premières années de vie d’Amélie Nothomb au Japon, où son père occupait un poste diplomatique. Bébé mutique au regard vide, la petite Amélie s’éveille progressivement au monde qui l’entoure, guidée par Nishio-san, sa gouvernante japonaise devenue figure maternelle.
Un récit autobiographique touchant
Adapté du best-seller « Métaphysique des tubes » publié en 2000 aux Éditions Albin Michel, le long-métrage de 77 minutes explore avec sensibilité les premiers émois d’une enfant expatriée. Issue d’une famille de noblesse belge, Amélie découvre le sens de la vie et de la mort suite au décès de sa grand-mère qui lui avait appris à aimer le chocolat belge.
La narration à la première personne conserve le ton si particulier de l’autrice, créant un équilibre délicat entre humour et émotion. Le film aborde avec justesse les thèmes universels de la petite enfance, de l’altérité et des liens familiaux.
Un parcours festivalier prometteur
Après avoir été présenté en Séance Spéciale au Festival de Cannes 2025 et avoir remporté le Prix du public au Festival international du film d’animation d’Annecy, « Amélie et la Métaphysique des tubes » poursuit sa trajectoire triomphale. Sa présence dans la série « Les incontournables » du FNC confirme son statut d’œuvre majeure de l’animation francophone.
Les critiques saluent unanimement la beauté plastique du film, notamment le rendu exceptionnel des surfaces humides et des effets de pluie. La transparence et la fluidité des images suggèrent avec poésie le passage du temps et l’éveil progressif de la conscience enfantine.
Une exploration de l’identité et de la mémoire
Le film excelle dans sa représentation de la formation d’une identité propre. À travers le regard d’Amélie enfant, les spectateurs redécouvrent l’émerveillement face aux petites choses du quotidien : les bains rituels, l’entretien des plantes, les cérémonies nocturnes en bord de rivière.
La présence bienveillante de Nishio-san structure le récit, apportant équilibre et apaisement. Cette relation privilégiée entre l’enfant et sa nounou devient le cœur émotionnel du film, illustrant la beauté des rencontres interculturelles.
Rendez-vous au Cineplex du Quartier Latin
Les cinéphiles montréalais auront l’opportunité de découvrir cette œuvre touchante le 19 octobre au Cineplex du Quartier Latin. Ce film représente une rare occasion de voir sur grand écran une production d’animation française de cette envergure, portée par une vision artistique cohérente et profondément humaine.
« Amélie et la Métaphysique des tubes » s’impose comme un incontournable de cette 54e édition du FNC, offrant au public montréalais un moment de grâce cinématographique qui résonnera longtemps après la projection.
