MONTRÉAL – Les fuites du réseau d’aqueduc montréalais, qui entraînent la perte de 30 % de l’eau potable, auraient un effet bénéfique inattendu : elles aideraient les arbres en bordure de rue à mieux résister à la sécheresse que ceux des parcs, selon une étude de l’UQAM.La clé de cette découverte ? Le plomb. Le professeur André Poirier a analysé des carottes d’arbres et découvert que le plomb présent dans les arbres de rue provenait de canalisations anciennes, et non de la pollution atmosphérique. Cette signature isotopique unique prouve que les racines puisent leur eau dans les fuites des vieilles conduites. Une autre étude avait déjà montré qu’en période de sécheresse, l’état hydrique des arbres de rue restait stable, contrairement à celui des arbres de parcs.Un paradoxe se dessine cependant : si les arbres de rue sont plus résilients face à la sécheresse, ils sont globalement plus stressés par la chaleur, l’espace restreint et les sols imperméables. Le remplacement des vieilles conduites, comme sur la Plaza Saint-Hubert, pose même la question de l’arrosage futur de ces arbres privés de leur source d’eau clandestine.

