Les villes du Québec font face à une hausse vertigineuse des coûts de leurs infrastructures, même pour des projets mineurs. Exemple frappant : à Longueuil, le remplacement d’un simple feu de circulation coûte désormais plus d’1 million de dollars, soit le double du prix observé en 2020.
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, dénonce une « pleine démesure » dans le financement des infrastructures.
> « Où est-ce que ça va s’arrêter ? On ne pourra pas soutenir un tel rythme pendant encore des années », a-t-elle déclaré, pointant du doigt des coûts de main-d’œuvre et de gestion de projets de plus en plus élevés.
Un phénomène qui touche tout le Québec
La situation n’est pas unique à Longueuil. À Montréal, l’installation d’un feu de signalisation coûte en moyenne entre 350 000 $ et 400 000 $, mais peut rapidement dépasser 700 000 $ pour des intersections complexes, confirme le porte-parole municipal Hugo Bourgouin.
Pour Vincent Damphousse, président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), cette inflation généralisée touche toutes les sphères :
Un simple banc de parc peut coûter jusqu’à 4000 $.
Un module de jeux pour enfants atteint souvent les 100 000 $.
La construction d’un petit chalet de parc grimpe fréquemment à 1 million de dollars.
Des normes trop lourdes à revoir ?
Les élus pointent également la complexité des procédures administratives :
Études préliminaires, analyses environnementales, gestion des sols, approbations par l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), normes du ministère des Transports…
Ces démarches, bien qu’importantes pour garantir la qualité et la sécurité, allongent les délais et font exploser les budgets.
Catherine Fournier plaide pour un état des lieux collectif afin de repenser ces processus et « déterminer quelles normes sont encore nécessaires en 2025 ».
En attendant, les villes doivent jongler avec des budgets de plus en plus serrés, alors que les besoins en infrastructures ne cessent de croître.

